Voyage à Las Vegas en demi-teinte. D’un côté, un voyage réussi entre amis et avec ma conjointe. De l’autre, des attentes sportives non rencontrées. Je me console en me disant qu’on apprend pas quand tout se passe bien. Le marathon de Las Vegas m’a appris quelques leçons que je tâcherai de ne pas oublier. Je vous les partage au cas où vous apprendriez quelque chose…
Décalage
Il y a 3 heures de décalage entre le Québec et Las Vegas. Ça paraît peu mais je ne m’y suis jamais habitué. Mon corps est resté au rythme du Québec. Donc, à partir de 17h, je commençais à m’endormir et je me réveillais à 3AM. La preuve, au retour, aucun problème à me lever le matin; c’est comme si je n’étais pas parti.
Heure de départ
Le départ du marathon était à 16h30. Pis? Pis je ne me suis jamais entrainé en soirée. J’ai fait toutes mes courses tôt le matin. Je pense que mon corps aurait souhaiter faire dodo plutôt que de devoir digérer un 2e gel à 18h30 (21h30 heure du Québec)!
Nutrition & hydratation
Tout ce que j’avais sur moi : carte d’accès à ma chambre d’hôtel et billet de monorail pour le retour. Aucun gel, aucune bouteille d’eau, aucun électrolyte. J’ai fait confiance aux ravitaillements sur le parcours. Grosse erreur. À 50 min, j’ai voulu un gel. J’ai dû attendre à 65 min avant d’arriver à un des 2 ravitos qui donnaient des gels. Un peu plus tard, je veux du Gatorade, je me range à gauche. Erreur, seule la table de droite avait du Gatorade, celle de gauche n’offre que de l’eau. Trop tard pour reculer!
No Man’s Land
Du km 18 au 34, le parcours du marathon se sépare du demi. On sort de la Strip pour courir dans un no man’s land. Très peu de spectateurs. Peu de ravitos. Zéro ambiance. Tellement mal éclairé que je me disais: s’il y a une craque dans l’asphalte, je peux facilement me fouler une cheville. Mentalement, hyper difficile cette section.
Au km 25, je courais toujours avec le lapin de 3:30 (mon objectif). J’ai dû le laisser filer car mes fréquences cardiaques étaient dans le plafond (près de 180 bpm). J’étais moins lucide. Si je voulais terminer la course, je devais ralentir le rythme, je n’avais pas le choix. Sinon, on me ramassait au médical pour perte de conscience. Après analyse de mes données, c’était la bonne décision à prendre. Mes fréquences sont descendues pour afficher une moyenne finale de 167 bpm, qui correspond à ma valeur au seuil aérobique. Mon corps a été hyper brillant et ma tête aussi, en l’écoutant. Ce fut extrêmement difficile de laisser tranquillement aller le lapin, sachant que je me dirigerais plutôt vers un temps de 3:40. Je devais faire ce choix. Avec le recul, cette décision était la bonne dans le contexte.
Aussi difficile que la section du km 35 à 38 où l’organisation a placé des cônes dans un immense stationnement. On avait l’impression d’être des voitures miniatures sur un circuit de course, suivant les flèches collées sur le sol en contournant des cônes sans arrêt.
Au km 40, on peut apercevoir l’hôtel Mirage où est située l’arrivée. Pas de chance, un virage à 90 degrés nous fait faire un aller-retour de près d’un mille avant de revenir sur la Strip pour le « sprint » final.
Conclusion
Voilà, c’était mes excuses pour ne pas avoir performé à la hauteur de mes attentes! Mon plan d’entrainement, réussi presque parfaitement, me prédisait un temps entre 3:15 et 3:30 alors que j’ai franchi la ligne d’arrivée en 3:40.
Après avoir récupéré ma veste de Finisher – mince consolation – je me suis arrêté au Caesars Palace pour me changer, je grelottais et claquais des dents de façon incontrôlable; pourtant je ne ressentais pas le froid. Ma conjointe me disait que j’avais les lèvres bleues et les gencives pâles. Je suis revenu à l’hôtel par le monorail en me tenant de peine et de misère sur les épaules de ma conjointe qui devait pratiquement supporter tout mon poids!
Courir un marathon est hyper stratégique lorsqu’on souhaite le faire à la limite de ses capacités physiques. Il faut bien se connaître pour éviter la catastrophe.
Mes devoirs
- Faire plus d’intervalles (+ intensité)
- Courir moins souvent (- fréquence) afin d’augmenter la distance (+ volume) de mes longues courses.
- Transporter ma nutrition et hydratation sur moi
- Varier l’heure de mes séances d’entrainement
- Continuer d’écouter les signaux de mon corps même si ça veut dire que mon objectif de départ ne sera pas respecté
Avez-vous d’autres idées, commentaires et suggestions ? Je suis preneur!