On a déjà entendu parler de l’euphorie du coureur, moment qu’on peut associer à « être focus« . Peut-être n’avez-vous aucun mot pour le décrire, mais vous savez ce que cela fait: ces moments agréables dans l’eau, à vélo ou sur le sentier où tout est zen et où vous vous sentez vraiment bien. Bien que rares, ces expériences nous donnent suffisamment d’énergie pour continuer. En tant qu’athlètes, nous poursuivons cette sensation d’être « dans la zone » ou de courir « hors de notre esprit« . Nous profitons de la sensation d’une performance « clutch » ou savourons le « flow » lors d’une séance d’entraînement.

Les états de clutch et de flow

Alors, qu’est-ce exactement cet état mental de bien-être que nous recherchons? Il s’avère que ce n’est pas un état unique. En réalité, il existe deux états psychologiques distincts et très réels qui sous-tendent ces moments de bonheur : l’état de flow et l’état clutch. Les deux états produisent une expérience positive et gratifiante, et bien qu’ils présentent plusieurs caractéristiques communes, les deux termes sont souvent utilisés à tort, car il existe également des différences.

L’état de flow

L’état de flow se caractérise par une expérience facile, immersive et agréable. Dans cet état, les athlètes ressentent un fort sentiment de contrôle sur leurs mouvements, mais la conscience de soi se dissipe. Il n’y a pas de pensées négatives, la perception du temps et de l’espace est altérée et il règne un sentiment général que la performance se déroule bien. L’état de flow est stimulant et les athlètes ressentent une forte motivation à poursuivre l’activité qui leur procure cette sensation de flow.

L’état de clutch

L’état clutch se produit lorsque l’athlète réalise une performance exceptionnelle dans une situation de pression. Contrairement au flow, le clutch est moins agréable sur le moment. Il nécessite une concentration axée sur un but, un effort intense ainsi qu’un engagement physique qui laisse souvent l’athlète épuisé sur le plan énergétique. Bien qu’il n’y ait également pas de pensées négatives, l’égo est beaucoup plus impliqué dans cet état psychologique.

Conclusion

Fait intéressant, l’état de flow et l’état clutch ne pourraient pas se produire simultanément, mais ils peuvent se produire à des moments différents au cours du même événement. Par exemple, un triathlète peut ressentir le flow pendant des kilomètres au milieu d’une course. Il est complètement immergé dans le moment présent et ses mouvements semblent faciles. Ensuite, alors qu’il approche de la ligne d’arrivée, il réalise qu’il a une chance de monter sur le podium et il accélère d’un cran. Il intensifie son effort, atteint une allure plus rapide que la moyenne et franchit la ligne d’arrivée en sprintant, assurant sa place sur le podium: une performance clutch. Fait intéressant, une étude avec des coureurs a révélé que tandis que certains coureurs étaient capables de passer de l’état de flow à l’état clutch mais aucun d’entre eux n’est passé d’une performance clutch à un état de flow.