Quand on me demande si je suis satisfait de ma performance au triathlon de distance olympique du Mont-Tremblant, j’hésite. En fait, j’ai réussi 2 des 3 objectifs que je m’étais donné :
- Être à l’aise dans l’eau et éviter les épisodes de paniques (deux moments de panique l’an dernier)
- Mieux gérer l’effort de ma course à pied en gardant un rythme constant
- Obtenir un meilleur temps que l’an dernier
Natation
Mission accomplie. J’étais vraiment très bien dans l’eau. J’ai très bien géré les nageurs qui zigzagaient devant moi et le coup de coude reçu derrière la tête à la 2e bouée de virage!

J’ai nagé avec mon Finis Tempo Trainer pour m’assurer de ne pas m’emballer au départ. Par contre, ça m’a coûté une nage très lente, une minute plus lente que l’an passé. Je suis sorti de l’eau sans aucune fatigue, en regrettant un peu de pas avoir poussé après la dernière bouée de virage.

Somme toute, je suis très satisfait d’avoir franchi cette barrière psychologique. Je sens que je peux devenir un nageur si je continue à fréquenter souvent les piscines et que je poursuis mon travail avec les éducatifs, le développement de mon CSS (Critical Swim Speed) et l’endurance.
T1
J’ai suivi mon plan nutritionnel en mangeant une demi-banane. Mes voisins de zones de transition étant tous déjà parti sur leur vélo, j’avais de la place en masse pour m’asseoir et retirer ma combinaison isothermique.

Vélo
C’est là que s’est joué l’échec d’un de mes objectifs. Je voulais obtenir un meilleur temps total que l’an dernier. Quand j’ai vu un petit risque de pluie dans les prévisions météo, je n’ai pas pris de chance et j’ai décidé d’apporter mon vélo de route au lieu de mon vélo de triathlon. J’ai sous-estimé l’avantage aérodynamique du vélo de triathlon. Je sentais clairement que j’allais moins vite que l’an dernier pour le même effort. Je me rappelle l’an dernier, un membre de mon club m’a dépassé à vélo et ça m’a réveillé. J’ai accéléré pour le suivre. Cette année, je pense m’être un peu « endormi » sur le vélo lors du 2e tour de la boucle de 20 km. Il n’y avait presque plus de vélo à dépasser alors je conservais un certain rythme de croisière.

Ma nutritionniste m’avait dit de boire au minimum 750ml de liquide sur la portion vélo. J’avais une gourde d’environ 500ml et j’ai été incapable de finir les 2 dernières gorgées; je sentais le liquide qui flottait dans mon estomac! Pas du tout eu envie de manger sur le vélo non plus. J’aurai peut-être du travail à faire pour habituer mon corps à manger pendant un entraînement.
J’ai donc fait une minute de plus que l’an dernier sur cette portion, à 33 km/h de moyenne.
T2
Bonne nouvelle; mes voisins de zone de transition sont encore sur leur vélo; signe que j’ai rattrapé mon retard! J’ai de la place pour ranger mon vélo et changer de souliers.
Je me suis forcé pour manger la deuxième demi-banane en me rappelant que c’était ma dernière occasion d’ingérer du solide avant que ma digestion se bloque complètement pour rediriger le sang vers les jambes.
Course

J’ai bien géré mon rythme sans exagération. Je n’ai réussi qu’à prendre 2 petites gorgées d’eau à 2 ravitaillements différents. Je sentais que j’étais à la limite de ce que je pouvais consommer et qu’un seul item supplémentaire me donnerait des troubles intestinaux.

Je me rappelle qu’à chacune des côtes, j’anticipais la difficulté et à chaque fois, j’ai trouvé que c’était plus facile cette année que l’an dernier. J’ai senti que ma forme ne m’a pas abandonné, signe que l’entraînement de gainage a porté fruit.
Conclusion
Je suis satisfait de ma performance. Elle est honnête et correspond bien avec mon niveau d’entraînement (maximum 10 heures par semaine, plus souvent de 5 à 7 heures). Je vais continuer à travailler fort en piscine pour m’améliorer. C’est mon talon d’Achille. Je suis sur la bonne voie; j’ai aimé mon expérience. J’ai terminé beaucoup moins fatigué que l’an dernier. Je pense que les triathlètes sous-estiment le travail en mobilité fonctionnelle qui permet au corps de garder une bonne position malgré la fatigue qui s’accumule au fil des kilomètres.

Si vous avez participé à un triathlon, je vous encourage à faire votre bilan un peu comme je l’ai fait. Ça vous aidera à vous améliorer à chaque course. Même si vous êtes déçu, il y a toujours quelque chose de positif à retirer de votre expérience. Prenez le temps de vous poser tranquille et d’analyser tous les aspects de votre course : natation, T1, vélo, T2, course, nutrition, …