Les triathlètes qui sont passés sous l’égide du coach Gerry Rodrigues (Tower 26) ont largement progressé grâce à ses conseils. On n’a qu’à penser à Lionel Sanders, reconnu comme mauvais nageur (chez les élites on s’entend!), qui s’est amélioré grandement grâce aux bons conseils du coach.

Selon Rodrigues, il y a 3 fondations pour améliorer sa vitesse en natation (toujours spécifique au triathlon).

Tonus du corps (body tautness)

La première fondation est body tautness, dans ses mots, que je traduirais en tonus du corps. Avant tout, il faut avoir un corps qui se tient quand on nage. Attention de ne pas mélanger tonus et raideur. Rodrigues explique que le tonus à chercher est comme un spaghetti avant sa cuisson. Alors que les nageurs débutants ressemblent à un spaghetti cuit (mou et qui ne se tient pas), les bons nageurs ressemblent au même spaghetti avant sa cuisson: rigide, qui ne plie pas.

Ce tonus implique de bons muscles stabilisateurs convertissant bien la rotation et la propulsion des bras en vitesse rectiligne. Si vous êtes mou, la majorité de l’énergie déployée est absorbée dans votre corps qui se plie au lieu de vous propulser vers l’avant. C’est pourquoi il faut faire attention à la mention : nager détendu. Il y a une nuance difficile à expliquer mais qui se ressent bien dans l’eau.

Comment travailler son tonus?

Un éducatif consiste à nager avec un tuba frontal, pull-buoy et élastique de cheville. Ces accessoires forceront le travail des muscles stabilisateurs.

alignment

La pratique du kick en triathlon servira beaucoup plus à obtenir ce tonus du corps au lieu de la propulsion à laquelle qu’on peut s’attendre. On kick sur le ventre avec le tuba en tenant la partie arrière d’une planche (ou pas) et palmes. Avec le temps, on peut retirer les palmes.

kick

Alignement

Pour visualiser un bon alignement, il faut imaginer une broche qui traverserait le corps, du sommet de votre tête, à la colonne vertébrale, au pelvis, entre vos genoux jusqu’entre vos chevilles, comme un kebab! Toute rotation du corps devrait se faire autour de cet axe. Un mauvais alignement peut être autant latéral (serpent) que vertical (banane). Un mauvais alignement du corps génère automatiquement de la résistance à l’eau (drag) qui vous empêche d’aller vite.

Imaginez-vous nager dans un tunnel au diamètre le plus petit possible. De cette façon, vous réduisez au maximum l’exposition frontale à l’eau freinant votre vitesse. Votre corps doit ressembler plus à un bateau de vitesse (speedboat) qu’un remorqueur (tugboat)!

Comment travailler son alignement?

Avec le tuba frontal – vous permet d’oublier la respiration et vous concentrez sur ce que vous avez à faire – le pull-buoy et l’élastique de cheville, observez votre main entrer dans l’eau, dans la zone entre le centre de votre corps et la largeur de vos épaules. Le reste du mouvement se passant sous l’eau devrait encore respecter cette zone définie entre le centre du corps et la largeur de vos épaules.

Si vous réussissez à garder vos mains dans cette zone tout en conservant l’alignement de votre corps, vous avez réussi l’essentiel de la deuxième fondation.

alignment.jpg

Propulsion

La troisième fondation est la propulsion. Sans elle, on nage pas loin! Après avoir compris qu’il faut nager avec un corps tonifié et bien aligné, on peut s’attaquer à la propulsion, c’est-à-dire le mouvement de bras qui envoie l’eau derrière, pas en haut, pas en bas, pas sur les côtés. En effet, beaucoup de débutants, pousse l’eau vers le bas pendant un bon moment (une cause des jambes qui calent). Un truc est de penser à garder ses coudes hauts et pointés vers l’extérieur; ça vous forcera à avoir le bras perpendiculaire et si votre poignet est ferme comme il le devrait, alors naturellement, vous pousserez l’eau derrière vous.

Comment travailler sa propulsion

Enfiler votre tuba et vos palmes. Kicker pendant quelques secondes alors que vos bras sont devant, coudes hauts, avant-bras à un angle de 70 degrés, prêt à donner un bon coup de propulsion avec les mains fermes (mais non crispées). Quand vous êtes prêt, vous vous propulsez le plus loin possible avec vos deux bras. Vous vous laissez glisser le temps d’évaluer si vous avez bien pris appuie sur l’eau et si vous l’avez bien poussé derrière vous. Et vous recommencez.propulsion