En préparation pour une course importante, deux stratégies ressortent souvent pour booster la performance en endurance : l’acclimatation à la chaleur et les stages en altitude. Chacune a ses avantages, mais comprendre les différences aide à choisir la bonne option selon tes objectifs, ton calendrier et tes moyens.
Pourquoi ces deux méthodes ?
Les deux approches sont des stress environnementaux contrôlés, destinés à provoquer des adaptations physiologiques en vue d’améliorer la performance en course :
- Altitude → Stimule la production de globules rouges (hémoglobine), ce qui augmente la capacité à transporter l’oxygène dans le sang → utile pour l’effort en plaine ou à altitude.
- Chaleur → Augmente le volume plasmatique, la capacité à transpirer et baisse la fréquence cardiaque submaximale → utile pour réduire la fatigue thermique et améliorer l’endurance .
Les deux sont parfois combinés pour « doper » le système circulatoire , mais ça demande un encadrement précis pour éviter la surcharge.

Étape 1 : Comment ça marche ?
| Méthode | Mécanisme | Avantages | Limites |
|---|---|---|---|
| Altitude | Hypoxie → ↑ EPO → ↑ hématocrite | Amélioration de la VO₂max, endurance | Détérioration de l’entraînement par fatigue, adaptation lente (semaines) |
| Chaleur | Chaleur → ↑ volume plasmatique + sudation + tolérance thermique | Meilleure performance dans la chaleur, récupération améliorée | Adaptation plus rapide mais limitée hors conditions chaudes, risque surmène si mal géré |
Étape 2 : Combien de temps pour être efficace ?
- Altitude
- Nécessite 2 à 4 semaines pour stimuler l’érythropoïèse (↑ globules rouges) .
- Requiert des volumes d’entraînement élevés ou « live high–train low » pour garder l’intensité tout en profitant de l’altitude MLTJ.
- Chaleur
- Déjà efficace après 5 à 12 jours d’exposition thermique contrôlée .
- Induit une augmentation du volume plasmatique rapide et permet de baisser la fréquence cardiaque lors des efforts submaximaux ResearchGate.

Étape 3 : Pour quel athlète, quel contexte ?
- Climat de course chaud/humide : privilégie l’acclimatation à la chaleur pour mieux gérer le stress thermique.
- Session de renforcement à long terme : altitude (camp ou hypoxie nocturne) mieux adaptée pour gagner en capacité de transport d’oxygène.
- Temps limité : l’acclimatation à la chaleur offre un rendement rapide pour booster les performances plus tôt.
Étape 4 : Peut-on combiner les deux ?
Oui. Certains protocoles combinent chaleur et altitude pour cumuler les effets sur le volume sanguin. Une équipe professionnelle peut programmer alternance de sessions en chaleur et séjours en altitude . Mais ce modèle demande un encadrement précis : il faut éviter de brouiller les signaux physiologiques et ne pas surcharger l’athlète.

Étape 5 : Et toi, l’amateur ?
Voici des exemples pratiques à utiliser en tant qu’athlète amateur ou coach :
- Acclimatation à la chaleur :
- 10–12 jours, 60–90 min/jour à 30–35 °C, ou bain chaud après l’entraînement.
- Utiliser sauna ou bain chaud si tu n’as pas de gym chauffé.
- Altitude facile :
- Si tu vis <1500 m, essaie une tente en hypoxie ou une cabine à domicile.
- Sinon, des camps dans les Alpes (2000–2500 m) de 2–3 semaines.
- Si tu pars en altitude, entraîne-toi aussi à basse altitude pour conserver l’intensité (approche LHTL) MLTJ.
- Plan combiné :
- 5–7 jours en chaleur, suivi de 10 jours en altitude.
- Ou sessions de chaleur en rentrant d’un stage en altitude (décroissance). L’essentiel ? Bien gérer la charge globale.

En résumé
- Altitude → gains hématologiques, augmente la VO₂max, adaptation longue.
- Chaleur → tolérance thermique, récupération accélérée, adaptation rapide.
- Choisir en fonction du climat de course, de ton calendrier et de tes moyens.
- Combiner ? Possible, mais seulement avec planification, sinon risque de surentraînement.
