D’abord, prends une grande respiration… et félicitations! T’as fait ton premier triathlon. Que ce soit un sprint, un super sprint ou un triathlon local du coin avec des distances un peu freestyle, t’as porté une puce, tu t’es lancé à l’eau (même si elle était froide ou que tu capotais dans ton wetsuit trop serré), t’as pédalé, couru, et surtout : t’as pas abandonné. Rien que ça, c’est fort 💪 Peu importe ton temps, peu importe si t’as marché un bout ou planté en T1, t’es officiellement un triathlète. Et ça, personne ne pourra te l’enlever.

Mais après la ligne d’arrivée, une fois les courbatures installées, un drôle de sentiment peut apparaître. Tu te sens fier, bien sûr, mais aussi un peu… vide. Comme si tu te demandais : « OK, qu’est-ce que je fais maintenant? » Si cette question t’habite, t’es au bon endroit.
Souvent, après un premier triathlon, on se surprend à rêver plus grand. À se demander si on serait capable d’en faire un autre. Et un peu plus long, cette fois. Un olympique? Un 70.3, peut-être? Voire un Ironman complet… Une chose que t’aurais trouvé impensable il y a six mois. C’est normal, et c’est beau. Mais avant de plonger dans un autre défi, prends un petit moment pour faire le point.
Faire un triathlon courte distance, c’est souvent l’entrée dans le monde du tri. C’est intense mais aussi très formateur. Ce que t’as vécu dans les transitions, dans ta gestion de l’effort, dans tes doutes et dans ton (peut-être) sprint final… ce sont toutes des leçons qui vont te suivre. Maintenant que t’as un peu d’expérience, t’as aussi un nouveau point de départ, une référence.
Passer d’un triathlon court à une distance moyenne ou longue, c’est pas juste une question de doubler le nombre de kilomètres. C’est un autre univers. Il faut apprendre à gérer l’endurance, l’alimentation, la gestion de l’allure, le mental sur plusieurs heures. Mais ce qui est génial, c’est que c’est accessible. Pas facile, non, mais accessible. Et surtout, ça peut se faire en plusieurs étapes.
Avant de t’inscrire sur un coup de tête à un demi-Ironman dans six mois, prends le temps d’écouter ton corps. Comment tu te sens après ton tri? Est-ce que tu récupères bien? Est-ce que tu as aimé l’expérience ou tu l’as juste « endurée »? Si la réponse penche du côté du plaisir, t’as déjà un bon indicateur que tu pourrais vouloir continuer l’aventure.
Ensuite, demande-toi ce qui t’a le plus challengé dans ta première course. Est-ce que c’était la natation? La transition? La gestion d’effort à vélo? L’impression de manquer de jambes à la course? Toutes ces réponses peuvent t’aider à orienter ton entraînement pour la suite. En distance moyenne, chaque faiblesse ressort encore plus mais on peut travailler tout ça.

Tu te demandes peut-être combien de temps il faut pour se préparer à une distance plus longue. Ça dépend. Pour un triathlon olympique (1,5 km natation, 40 km vélo, 10 km course), on parle souvent d’un entraînement de 12 à 16 semaines, à raison de 6 à 10 heures par semaine. Pour un 70.3, on est plutôt autour de 4 à 6 mois de préparation structurée, avec un volume qui peut monter à 10–14 heures hebdomadaires selon tes objectifs. Et pour un Ironman complet… c’est un autre monde, mais oui, c’est faisable aussi, avec le bon encadrement et assez de patience.
La clé, c’est de ne pas brûler les étapes. Faire un sprint, puis un olympique, puis un 70.3, c’est un chemin logique. Ça permet de construire ta base, ton volume, ta tolérance mentale et physique. Ce n’est pas un concours de qui va le plus vite vers l’Ironman. C’est ton chemin à toi.
Tu n’as pas non plus besoin d’être un robot de discipline ou un athlète pro pour réussir. Tu peux avoir un job à temps plein, une famille, une vie sociale, et quand même t’entraîner sérieusement. L’important, c’est la constance. Mieux vaut t’entraîner 4 fois par semaine de manière structurée que de tout donner une semaine et de rien faire la suivante.
Si t’as aimé l’expérience de ton premier triathlon, je t’encourage à rester dans l’élan. Inscris-toi à un autre événement, même si c’est encore une courte distance. Tu vas voir comment ton aisance va grandir. Le monde du triathlon, c’est pas juste des épreuves, c’est aussi une communauté. Des gens passionnés, accueillants, qui aiment partager leurs galères et leurs victoires. Participe à des entraînements de groupe, joins un club, pose des questions, inspire-toi.

Et puis, faut le dire : aller vers une distance plus longue, ça peut transformer ta relation avec l’effort. Tu vas apprendre à mieux te connaître, à apprivoiser tes zones d’inconfort, à faire confiance à ton plan même quand les jambes crient stop. Tu vas aussi découvrir l’importance de la nutrition en course, des ravitos bien pensés, et du mental qui prend le relais quand le corps en a ras-le-bol.
Une dernière chose : la comparaison est souvent un piège. Ce n’est pas parce que quelqu’un d’autre fait un Ironman que tu dois en faire un aussi. Et ce n’est pas parce que t’as fini un sprint en 2 heures que tu n’es pas légitime. Chacun son rythme, chacun son parcours. Et le tien, il commence maintenant, avec cette simple question : est-ce que j’ai envie de continuer?
Si la réponse est oui – même un petit oui timide – alors je te dis go, fonce. Trouve-toi un plan, un coach, un groupe ou un défi. Choisis une course dans quelques mois, quelque chose qui te fait un peu peur, mais qui t’excite en même temps. Tu n’as pas besoin d’avoir toutes les réponses aujourd’hui. T’as juste besoin de garder cette flamme allumée.
Et si jamais tu veux jaser, poser une question, ou simplement partager ton parcours, je suis là. On est plusieurs à avoir commencé comme toi, sans trop savoir ce qu’on faisait. Mais en avançant un pas à la fois… on est allés loin.
