Dans l’univers du triathlon, la natation est souvent vue comme technique, la course comme naturelle… et le vélo comme facile. On s’assoit, on pousse sur les pédales, et les watts montent. Vraiment ?
En tant que coach de vélo pour le club ZEUS Triathlon, je constate régulièrement cette perception : pédaler, ce serait intuitif, mécanique, automatique. Pourtant, lorsqu’on s’y attarde, on découvre que le pédalage est un geste fin, complexe, et qu’il cache un potentiel de progression insoupçonné.
Le pédalage, une coordination musculaire fine
Le mouvement circulaire du pédalage implique bien plus que les quadriceps. Fessiers, ischio-jambiers, triceps sural, psoas, muscles stabilisateurs… tous participent à une orchestration millimétrée. Et pourtant, selon notre posture, notre cadence ou notre niveau de fatigue, ce sont souvent les mêmes fibres musculaires qui portent la charge principale.
Conséquence : on épuise plus rapidement certaines zones, alors que d’autres restent peu sollicitées.

Répartir son effort est la clé
Un des leviers pour améliorer l’endurance est d’apprendre à recruter davantage de fibres musculaires, de façon plus équilibrée. Comment ? En prenant conscience de l’endroit où l’on met la pression sur la pédale. Ce point d’appui varie selon l’angle de pédalage, et un travail technique ciblé permet d’affiner sa coordination :
- Éducatifs tirer/pousser
- Exercices de pédalage à une jambe
- Travail en cadence
- Analyse de la force appliquée au capteur (si dispo)
Ce sont autant d’outils qui permettent à un athlète de « lisser » son coup de pédale et d’utiliser pleinement ses chaînes musculaires.
S’entraîner souvent = pédaler plus intelligemment
L’humain est économe par nature. Il cherche toujours à accomplir une tâche avec le moins d’effort possible. Cela, c’est une excellente nouvelle… si on s’entraîne souvent ! Car le corps apprendra alors à pédaler de façon plus économique pour un même niveau de performance.
En clair : plus tu pédales, plus tu développes un geste fluide, économe, et adapté à ta morphologie. À intensité équivalente, tu fatigueras moins vite. Tu seras plus efficace.
En résumé
- Le pédalage est un geste technique, pas automatique.
- Une mauvaise répartition de l’effort mène à une fatigue prématurée.
- Travailler sa technique permet de recruter plus de fibres musculaires.
- L’entraînement fréquent favorise une économie de mouvement optimale.
En coaching, nous intégrons ces principes progressivement dans les séances. Les gains sont rarement spectaculaires du jour au lendemain, mais cumulés au fil des semaines, ils font la différence sur le long terme.
