Le aerobic decoupling est une métrique négligée mais demeurant pourtant un outil puissant pour les cyclistes, triathlètes et coureurs afin de détecter des gains de fitness, comprendre les besoins en nutrition, hydratation, et créer une bonne stratégie de pacing.
À l’ère moderne du capteur de puissance et des données d’entraînement, l’attention portée lors de l’analyse des fichiers d’entraînement se concentre généralement sur les chiffres de puissance brut et la puissance fonctionnelle au seuil (FTP) d’un cycliste. Néanmoins, l’une des métriques les plus importantes à analyser car très parlante au niveau du fitness est le ratio de puissance par rapport à la fréquence cardiaque (Pw:Hr), également appelé Aerobic Decoupling.
Cette métrique compare simplement l’évolution de la fréquence cardiaque à un effort constant et sert de référence fantastique pour évaluer votre niveau de fitness, en particulier pour les ascensions prolongées ou les contre-la-montre. La capacité à maintenir une application stable de sa puissance tout en restant sous contrôle permet une prévisibilité de la durée de maintien de la puissance et de l’utilisation d’énergie.
Aussi applicable en course à pied
Ce découplage fonctionne de la même manière pour les coureurs. On comparera l’évolution de la fréquence cardiaque par rapport à une allure constante.


Nous savons que la fréquence cardiaque peut être influencée par divers facteurs tels que la température, l’hydratation, la nutrition, ainsi que le repos et la récupération. C’est pourquoi l’utilisation du capteur de puissance s’est avérée être une bonne méthode d’entraînement au cours des dernières années. Cependant, il est essentiel de s’assurer que le moteur peut suivre la boîte de vitesses, pour ainsi dire.
En entraînement
Lors de l’analyse des fichiers d’entraînement d’athlètes, une des premières choses que peut vérifier le coach après de s’être assuré que l’intervalle de puissance a été effectué aux niveaux souhaités est le ratio Pw:Hr pour déterminer si le cycliste a pu gérer l’effort ou simplement s’accrocher et atteindre la puissance souhaitée.

Dans le fichier de puissance ci-dessus, nous pouvons observer comment cette cycliste élite a effectué trois efforts longs et intensifs, tous entre 97 et 100 pour cent de sa FTP. On peut également voir que sa fréquence cardiaque n’a augmenté que de 4,94 % au cours du premier intervalle, ce qui est très solide et montre son haut niveau de fitness. Si le ratio Pw:Hr avait été plus élevé, par exemple autour de 8 % ou plus, nous aurions alors discuté de nutrition, hydratation et aurions programmé des efforts à tempo et en-dessous de la FTP pour améliorer la puissance soutenue et le fitness global.

En compétition
Lorsque nous avons réussi à calibrer le système aérobie d’un athlète par rapport à la puissance produite, nous pouvons vraiment fixer des objectifs et des efforts à viser le jour de la compétition. Par exemple, dans les contre-la-montre longs ou les triathlons, si nous connaissons la puissance associée à une production cardiaque gérable déterminée par l’entraînement avec Pw:Hr, alors nous pouvons prédire le pacing et la nutrition nécessaires pour survivre à l’événement ou préparer la course qui suivre T2 (en triathlon).
L’inverse peut aussi être vrai
Avec des athlètes d’élite très en forme, nous observons souvent des ratios de puissance négatifs par rapport à la fréquence cardiaque lors de longues sorties de groupe pendant l’entraînement.
Lorsque vous avez la chance de vous asseoir ou de rouler dans un groupe stable, vous pouvez produire de la puissance sans un effort cardiaque considérable. Cela se traduira par un Pw:Hr négatif. Ça contribuera réellement à votre utilisation d’énergie et à votre entraînement d’endurance global en vous permettant de rouler plus longtemps que si vous étiez en solo. Le cas échéant, vous aurez l’énergie pour effectuer ces sprints prévus par votre coach le lendemain 😉
En examinant vos propres fichiers d’entraînement de vélo, course à pied ou pendant des événements de triathlon, assurez-vous également de prêter attention à la valeur de découplage aérobie. Cela vous permettra de vérifier si vous vous entraînez dans les bonnes zones et si vous maximisez votre production cardiaque et votre efficacité.
