Il y a un dicton de sage disant que tout est bon avec modération. Mais parfois, pour se transcender et réaliser de grandes choses, il faut contrevenir à cette loi de la moyenne. J’ai lu assez de biographies pour comprendre que les grands accomplissements nécessitent d’aller au-delà de la modération. Ceci-dit, qu’est-ce qui est mieux? La culture malsaine du hustle ou bien se contenter d’efforts modérés? Je pense que ça dépend du contexte mais que les deux ont leur place dans une vie accomplie. Bon, tout ça est bien personnel, cet article n’engage que moi qui, je l’avoue, réfléchie tout haut sans avoir de point de vue tranché; loin de moi l’intention de juger quiconque.
Modérer ses ardeurs
Pour l’activité physique, qu’en est-il? Encore une fois, je crois qu’il faut parfois pécher par excès pour atteindre un niveau supérieur en mettant de côté temporairement sa modération.
Quand on se fixe l’objectif d’améliorer sa forme ou ses performances physiques, il est très tentant de vouloir repousser ses limites. Trop souvent, on se rend à l’extérieur de ses capacités. Soit on se blesse soit on n’a plus de plaisir. J’encourage l’ambition mais il faut éviter de se retrouver aux extrêmes.

Dans votre projet sportif, si vous avez de la difficulté à vous motiver, ne vous forcez pas à accomplir des séances ou atteindre un nombre d’heures hebdomadaire d’entrainement hors de portée. Mettez toutes les chances de votre côté, trouvez le chemin de la modération et tenez-vous-y pendant quelques semaines, le temps d’obtenir des résultats. Avec ces résultats, à vous d’évaluer la suite des choses en vous fixant ensuite un objectif plus ou moins ambitieux.
Olympiques
Une fois aux quatre ans, on est cloué à nos téléviseurs pour regarder des records imbattables être brisé les uns après les autres. Pensez-vous que ces athlètes au sommet de leur art vivent leur vie avec modération? Il n’y a pas de ligne claire séparant la modération de l’excès. Chaque individu possède son seuil de tolérance. Ceux et celles qui ont d’abord, une bonne génétique puis, un seuil de dévouement, de douleur, de ténacité, de persévérance plus élevé seront présents sur les plus hautes marches du podium.
Sortir de sa zone de confort
Même la modération devrait être modéré! Pour obtenir une progression, il vous faudra, un jour ou l’autre, sortir de votre zone de confort et passer au travers d’entraînements générant un niveau de stress inhabituel. Pensez à la théorie de l’évolution de Darwin, pour rester en vie (ou évoluer), on s’adapte à son environnement. Sportivement, ça veut dire que ça nous prend un environnement offrant certains défis: du stress (TSS), de l’intensité (vitesse, puissance) et du volume (temps). Lorsque bien dosé, le corps s’adaptera à ce stress et progressera.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
– Pierre Corneille
Des fois, j’entends le mot modération dans la bouche de certains et je me demande s’il ne s’agit pas plutôt d’une excuse pour ne pas offrir le meilleur de soi-même à l’occasion et tenter de repousser ses limites. J’ai le même questionnement envers moi: suis-je mou ou est-ce trop extrême? Soyez à l’écoute de votre dialogue intérieur. Êtes-vous modéré ou bien paresseux? La ligne peut être mince mais votre voix intérieure vous dira de quel côté pencher 😉 La réponse, vous ne l’obtiendrez peut-être jamais. Dans ce cas, usons de notre jugement et assumons nos choix 🤷♂️
- Se lever très tôt le matin
- Faire une très grosse journée d’entraînement
- Avoir un gros projet qui nous fait peur, où l’échec est une possibilité
Toujours demeurer dans sa zone de confort n’est pas le secret de la réussite. Quand la victoire est assurée, qu’il n’y a pas de risque d’échouer, on ne sera jamais contenté. Ça prend un minimum de risque, il faut induire du stress à votre organisme pour que celui-ci soit stimulé, s’adapte et progresse.
Coaching
Dans mon coaching, je construis les programmes d’entraînements de mes poussins (c’est comme ça que je les appelle secrètement 🤫) pour une progression à long terme. La grande majorité du temps, les workouts sont réalisables voire faciles. Et je me le fais dire par 🐥! De temps en temps, je place des séances très difficiles (séances clés ou breakthrough trainings). Je ne suis pas tortionnaire mais lorsque tous les signaux démontrent qu’ils sont prêts, il faut une séance où l’échec est une possibilité. Il n’y a pas d’échec, que des apprentissages.
Séances clés
Les séances clés sont à considérer comme des rendez-vous incontournables dans le programme de l’athlète. Elles sont positionnées à des moments charnières où leur exécution mènera à un niveau de fitness supérieur. Ces séances sont difficiles alors j’y vais avec parcimonie; j’en mets peu dans le programme.

J’en viens à l’importance de la rétroaction. Il est critique d’avoir une bonne communication avec son athlète. Si il ou elle me dit se sentir bien, reposé, prêt, alors je sais que la séance clé que j’ai programmé le lendemain est à sa place et profitera à l’athlète. Par contre, si l’athlète se sent stressé, a de dures journées au boulot, problèmes à la maison, … bref toute situation qui génère du stress (parenthèse: on se rappelle qu’il n’y a pas que l’activité sportive qui déclenche les hormones de stress) alors je vais considérer un autre objectif de séance.
Tests
Évidemment, quand il est question de tester sa forme physique, pour que les résultats soient vraiment fiables et représentatifs de son niveau réel, il faut ranger la modération et y aller le tout pour le tout! Un test est un test, avec tout ce que ça implique: la préparation préalable, l’effort maximal durant l’exécution et l’acceptation du résultat final.

Conclusion
En grand amateur de la loi de Pareto, je crois qu’on devrait vivre à 80% dans la modération mais qu’une vie pleinement vécue sans regret ne peut se faire sans y aller à fond 20% du temps! C’est drôle, ça ressemble étrangement à la formule d’un plan d’entraînement polarisé où 80% du temps est passé en Z2 et 20% en Z4-5! Je vous le dis: le sport est la vie et la vie est le sport 💪😆