Pour les geeks de statistiques, pratiquer un sport est un excellent moyen d’assouvir votre soif de données!
Se mesurer pour progresser
Vous cherchez constamment à vous dépasser et c’est normal. Vous avez un objectif, c’est votre destination. Comme en voiture, avant d’établir la route pour vous rendre à destination, il faut savoir d’où vous partez.
La science de l’entrainement a fait des pas de géant ces dix dernières années en facilitant la capture de données. Ces données (fréquence cardiaque, puissance développée, cadence, rythme, etc.) permettent l’élaboration de métriques d’entrainement simples et complexes. L’interprétation de ces métriques permet d’ajuster votre plan d’entrainement en cours de route.
Voici quelques métriques d’entrainement parmi les plus populaires.
Functional Threshold Power (FTP)
Il s’agit de l’effort maximal que vous pouvez tenir pendant 1 heure. Il y a plusieurs protocoles disponibles pour mesurer cette donnée. Presque toujours exécuté à vélo et comptabilisé en Watts. La plupart des protocoles sont exigeants sur l’organisme, autant physiquement que mentalement. C’est pourquoi on mesure le FTP aux 6 semaines environ.
Bien que l’obtention de cette mesure est douloureuse et exige un effort très intense, il faut le faire car une fois mesuré, toutes les valeurs d’intensité à l’effort durant vos entrainements seront un pourcentage tiré de votre FTP.
Sans cette mesure, on peut définir les niveaux d’intensité en utilisant l’échelle de perception à l’effort de Borg (RPE). Bien que peu précise, c’est l’alternative à utiliser lorsque l’athlète n’a pas encore exécuté un test de FTP.
Puissance normalisée (NP)
La puissance normalisée est un estimé de ce qu’aurait été la puissance moyenne de votre séance si vous aviez fourni un effort égal durant tout l’entrainement. À la différence de la puissance moyenne, la puissance normalisée vous offre une bonne idée de l’effort perçu pendant la séance d’entrainement.
Le parallèle avec la course à pied se ferait avec le Normalized Graded Pace qui prend en compte les dénivellations et vous donne un estimé de ce qu’aurait été votre rythme si vous aviez couru sur une surface plate.
Facteur d’intensité (IF)
Cette donnée démontre à quoi correspond l’intensité d’un entrainement par rapport à votre FTP. Par exemple, 1.0 correspond à votre FTP et 0.75 correspond à 75% de votre FTP.
Exemple de facteurs d’intensité (IF)
- Ironman (groupe d’âge) = entre 0.6 et 0.7 (60 à 70%)
- Ironman (élite) & 70.3 (groupe d’âge) = 0.7 à 0.8
- 70.3 (élite) = 0.8 à 0.9
- Triathlon sprint/olympique = 0.9 à 1.04
- Court contre-la-montre = 1.05 à 1.15
Ce chiffre est extrêmement intéressant à afficher pendant une épreuve d’endurance durant laquelle vous voulez contrôler l’intensité de votre effort pour ne pas exploser.
Training Stress Score (TSS)
C’est un pointage qui représente à quel point l’entrainement a été difficile. À la différence du facteur d’intensité, le TSS prend en compte la durée de la séance en plus de son intensité.
J’utilise cette métrique pour déterminer la charge d’une semaine d’entrainement. Le passage d’une semaine d’entrainement de 800 TSS vers une à 1 800 TSS risque d’être trop dur sur le corps. Au même titre qu’on évite une augmentation de volume de plus de 10% par semaine, on contrôle la hausse/baisse du TSS d’une semaine à l’autre, dans une stratégie de périodisation.
Voilà quelques métriques de base d’entrainement! Dans mon prochain billet, j’en présenterai quelques autres…