L’hiver est une bonne occasion d’échapper au temps froid en s’exilant pour des contrées plus clémentes. Pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups en faisant de ce voyage un camp d’entrainement?
Si vous avez l’intention de partir en camp d’entraînement bientôt, voici quelques conseils de Sebastian Kienle, double champion du monde d’Ironman 70.3 en 2012 et 2013 et champion du monde d’Ironman en 2014.
1. Volume
En camp d’entraînement, il n’y a aucune distraction externe. Votre occupation principale consiste à vous entraîner. C’est normal d’augmenter son volume d’entraînement.
Lors d’un camp, vous pouvez aller jusqu’à doubler votre volume à vélo. Pédaler est une activité relativement non stressante pour les muscles et articulations. Même constat pour la natation. Évidemment, on ne suivra pas la même augmentation à la course à pied. La course taxe beaucoup plus le corps; le risque de blessure demeurant élevé.
Le camp d’entraînement est le moment de bâtir votre fondation pour la saison à venir.

2. Focus
Au moment de participer à un camp, pensez à 1 ou 2 aspects sur lesquels vous aimeriez travailler. Ne vous éparpillez pas; pour observer des gains notables, on évitera de travailler toutes les composantes. Le camp n’est pas une course contre la montre pour tout faire.
Profitez-en pour faire de longues sorties d’endurance à vélo. Vous pouvez faire de l’intensité facilement sur votre base d’entraînement à la maison. Ne faites pas: VO2Max, sprints, entraînement en force, dans un seul camp d’entraînement. Le meilleur investissement demeure l’endurance à vélo, séance plus difficile à faire à la maison dans la vie de tous les jours

3. Nutrition
Un camp d’entraînement n’est pas le bon moment pour perdre du poids. Votre volume sera anormalement élevé, il faut garder le réservoir plein. On met le système immunitaire en état d’alerte. Le corps est occupé à tenter de récupérer du mieux qu’il peut entre les séances. Bref, c’est pas le temps de créer des carences en ne lui fournissant pas ce qu’il a besoin.
Évidemment, on sera tenté par les desserts des buffets d’hôtel! Notre corps nous enverra le message qu’il veut n’importe quoi: du sucre, du sel, … On reste lucide, on ne manque de rien mais on n’exagère pas non plus 😉
4. Hygiène
On s’entraîne fort, notre système immunitaire affaibli doit travailler à notre récupération. Souvent, on réside dans des hôtels et on s’alimente au buffet. Tous les invités touchent aux ustensiles. Donc, on se lave les mains avant de manger. On prend toutes nos précautions pour ne pas que ce bon moment tourne au cauchemar et à la maladie.

5. Compagnie
C’est super d’avoir du plaisir en groupe. Les séances peuvent être difficiles, la motivation peut être basse à certains moments. Un groupe bien soudé peut vous aider.
Par contre, essayer d’avoir des partenaires d’entraînement de votre niveau. Vous ne prendrez aucun plaisir à tenter de conserver la roue de votre ami qui roule plus vite que vous à vélo dans ce qui devrait être: une ride en endurance. À l’inverse, si vous êtes toujours arrêté pour attendre le groupe, ça ne vous aide pas dans votre préparation.
6. Récupération
Écoutez votre corps. Le matin, avez-vous récupéré complètement de la journée précédente? Il n’y a pas de mal à réduire un peu l’intensité ou le nombre de répétitions si vous avez mal récupéré ou peu dormi la veille. Attention aussi au décalage horaire.
À la fin des séances, prenez une collation de protéines et carbohydrates pour refaire le plein. Surveillez vos signaux. Ne soyez pas borné en appliquant le plan d’entraînement à la lettre. Laisser une place aux ajustements.

7. Plaisir!
N’oubliez pas de regarder autour de vous et de réaliser votre chance d’être là à pratiquer un sport. Ayez de la gratitude. Vous êtes en santé et vous faites du sport.