Première course en sentier

Plusieurs coureurs me vantent les mérites de la course en sentier (trail). Après avoir entendu cette remarque de plusieurs personnes différentes, une occasion s’est présentée. Je me suis inscrit à la course en sentier MEC à Mont-Tremblant. C’est pas cher (15$) et bien organisé. Pas certain d’aimer, je me suis inscrit à une petite distance, 5 km.

Les clichés

L’occasion a été bonne de faire le plein de clichés de traileurs! La faune est effectivement différente de celle du triathlon que j’ai l’habitude de côtoyer. Les barbes sont plus longues, moins de jambes rasées, moins de tattoos Ironman. Beaucoup de veste de course, avec porte-gourde et bâtons de marche. Mais surtout, ô combien de casquettes Ciele! Personnellement, ce n’est pas mon style et je ne juge pas ceux qui les portent, mais il y en avait tellement que c’est impossible de ne pas relever cette observation. Après l’événement, je suis allé voir leur site web. Oh là là! 50$ la casquette! Et on me casse les oreilles que le triathlon est un sport qui coûte cher!

Je faisais parti de la dernière vague de départ, celle du 5 km. Je regarde autour de moi avant de me placer et j’aperçois des gens avec des vestes d’hydratation. Heum… on en a pas pour la journée, là, ça devrait durer maximum 1 h! Bon, peut-être qu’il y a autre chose que je n’ai pas compris. Un traileur peut m’expliquer l’intérêt de transporter de l’eau sur 5 km de trail, sachant qu’il y a un ravito au 3e km?

Stratégie

C’est ma première course en trail. L’annonceur maison dit : « Attention, le 1er km est en montée et le parcours est technique, ne gaspillez pas toute votre énergie dès le départ ». Bon, ça veut dire quoi exactement? C’est quand même juste 5 km au total.

Où me positionner au départ? Je regarde un peu. J’ai l’air pas mal en forme par rapport aux gens autour. Des jeunes se placent directement derrière la ligne de départ. C’est décidé, je me place derrière eux et on verra.

Le départ est lancé, 1km en montée pour lancer les hostilités! J’ai regardé après sur ma montre; 100m d’élévation sur le premier km, donc une pente moyenne de 10%. Ce n’est pas facile, je suis déjà dans le jaune-orange mais j’ai l’intention d’y rester. Les gens devant moi décident de marcher. Qu’à cela ne tienne, je les dépasse. Pour vous donner une idée, ce qu’on monte m’apparaît comme étant une piste de ski.

Puis, on entre dans le bois; en zone inconnue pour moi! Des racines, de la boue, des ruisseaux, des roches, certaines sèches d’autres humides. Pas question de ralentir, mes yeux scannent rapidement de gauche à droite et je choisis ma ligne de course en une fraction de seconde. Cette hyper concentration s’ajoute à l’intensité de l’effort. Je sais que je prends beaucoup d’avance dans les bois. Je rattrape même des participants du 10 km qui sont partis plusieurs minutes avant nous. En sortant des bois, je me retourne et je suis seul.

Je pensais pouvoir retrouver mon souffle dans les descentes. Le sentier est en grosse garnottes; il faut être vigilant pour ne pas glisser et faire attention où on pose les pieds. Les abdominaux sont très sollicités pour garder une foulée efficace sans glisser. Au final, mes pulsations ne diminuent pas tant que ça.

Arrivée

Descente finale? Je m’approche rapidement du coureur qui me précède grâce à ma vitesse en descente. J’aurais peut-être même le temps de le dépasser… Je regarde les alentours pour me rendre compte que l’arrivée est décalée sur la gauche. Ah zut! Je suis devant le resto La Forge et il reste une dernière côte à monter avant la courte descente au fil d’arrivé.

Beurk… cette sensation d’inflammation et goût de sang dans la gorge. Je tousse mais rien n’y fait. Le mucus s’accumule et je me mouche avant de rejoindre ma conjointe qui a failli manquer mon arrivée, le temps d’aller porter mes affaires dans la voiture et remonter. 26 minutes ça peut être long comme ça peut être court, ça dépend du point de vue!

Je me croyais en 2 ou 3e position une bonne partie de la course. J’ai manqué les gazelles qui sont parties comme des flèches dès le départ. Au final, j’étais – et je suis resté – en 5e position tout au long de la course. Fier représentant des vieux en terminant premier des 30 ans et plus! Je ne savais pas à quel point l’avantage de ce type de course était aux jeunes: 2 coureurs de 12-19 ans et 2 autres de 20-29 ans devant moi. J’imagine que plus le parcours est long moins l’avantage doit être grand chez les très jeunes coureurs.

Conclusion

Ce fut une belle expérience; courte quoique éprouvante. Je suis satisfait de m’être contenté de 5 km. Mon histoire aurait probablement été différente si je m’étais inscrit au 10 km. Je suis parti avec beaucoup d’intensité que j’ai heureusement pu conserver grâce à la courte durée de l’épreuve.